Robert Combas, Ils aimaient en trop plein, 2010
Combas, artiste maudit que nous suivons depuis toujours. D’abord critiqué par les experts puis adulé, attendu au détour de chaque exposition, Combas a effectué un retour en force sur le marché de l’art grâce au soutien notamment de la galerie Guy Pieters. En 2006, cette dernière l’exposait à la Fiac. Combasavait réalisé des toiles de petits formats à la facture maniériste. Des personnages florentins coiffés de feuilles de vignes et de chapeaux biscornus laissaient penser que Combas arrêtait de faire du Combas pour s’engager dans de nouvelles recherches. Son génie des couleurs, son sens instinctif du dessin nous mettaient en présence de chefs-d’œuvre, tous vendus dès le premier jour d’exposition. En 2007, nous le retrouvions à Cannes et en 2008 en Arles avec son exposition Qu’es Aco ? où le nouveau style maniériste avait fusionné avec l’art de jeunesse de Combas pour donner naissance à des toiles inspirées de Van Gogh et de scènes méditerranéennes quotidiennes. Plus audacieux qu’en 2006, on sentait le bon sauvage reprendre le dessus et renoncer à la rigueur d’un art trop précieux pour ressembler à l’artiste.
C’est la raison pour laquelle nous ne pouvons que nous réjouir de l’exposition organisée par sa galerie en 2010 à Paris, sur l’avenue Matignon. Combas explose sur deux niveaux en improvisant autour du thème de la chute. Des toiles monumentales, pratiquement toutes vendues, sont l’occasion d’une débauche de couleurs dont seul l’artiste a le secret et d’une liberté du trait digne d’un Picasso. Nous avons eu un petit faible pour Ils aimaient en trop plein où un soleil à barbe rousse semble percer de ses rayons des guerriers humains déjà malmenés par un splendide dragon bleu. Des coulures griffonnent la toile et sont comme des larmes qui soulignent le drame qui semble réjouir l’artiste démiurge, véritable fauve puissant devant lequel s’inclinent les amateurs d’expression et de fantaisie dans un monde si terne.
A voir absolument.