Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Profil

  • Coups de coeur
  • Passionnés d'art contemporain sous toutes ses formes d'expression, notre objectif est de partager nos coups de cœur et de vous donner envie d'aller les admirer.
  • Passionnés d'art contemporain sous toutes ses formes d'expression, notre objectif est de partager nos coups de cœur et de vous donner envie d'aller les admirer.

Articles en images

cupetellimendoza

 

chevalier01 chevalier02

ALICE

netoPompidou  scouap.jpg

IMG 0039 IMG 0040

 artaq1   artaq2

kolkoz2  kolkoz1

artcontext spaceinvader  combas lyon

IMG 0979 172723641_200.jpg

N1 N5

eliasson

mattes.jpg babeli.jpg

yayoi1 YAYOI2

nauman1 nauman2 

 dan1  DAN2

 buren allocentre  buren egocentre

   kapoor 

 neto1  neto2 

 kolgen kolgen2

oursler.jpg gilbert peyre

oleg kulik zhenjun

pope.jpg tourniscoulis3

julie petit hesen 

 combas  yao lu 

 daniel arsham 1   daniel arsham 2 

  lucian freud 01   lucian freud 02 

zhang xiaogang  zhang xiaogang 2 

zhang xiaogang general michel blazy afga rose

  michel blazy sculptcure  araki 2010 

nahon   fischliundweiss 

  Laurent Roux boltanski1  

boltanski2   boltanski3 

laval   laval2 

maruyama   wurm.jpg 

  salamandra.jpg black-hole.jpg 

  gao.jpg   cosmos.jpg

Rechercher

Newsletter

Si vous souhaitez être informé des nouveaux articles,
envoyez-nous un mail à coupsdecoeurart@free.fr

Archives

Amis

Catégories

11 janvier 2012 3 11 /01 /janvier /2012 09:24

N1.jpg N5.jpg

Yves Netzhammer, The Refugee for Drawbacks, 2011 et Furniture of Proportions, 2008

 

 

La convergence d’une œuvre nécessite « un public particulier, un public attentif, méticuleux, bref des fans qui ont un rapport de culte avec les œuvres » (David Peyron). 

Les fans de Netzhammer l’ont d’abord découvert comme vidéaste et il leur est toujours possible de se rendre sur le site Viméo pour visionner ses dernières créations. Cet artiste vidéaste, sorti de l’Ecole supérieure d’art et de design de Zurich en 1995, réalise de courtes animations virtuelles, graves et sombres qu’il met en scène depuis 2007. Le langage plastique de Netzhammer réside dans la simplicité de la représentation et la sobriété de la ligne. Cela résulte d’une contrainte que s’est imposée l’artiste qui n’a, durant de nombreuses années, pas mis à jour l’un des premiers logiciels 3D jamais édité, avec lequel il avait l’habitude de travailler. Par ailleurs son univers artistique se veut surréaliste puisque Netzhammer pratique une sorte de collage formel. Il y a deux mois, l’artiste suisse a mis en ligne de courtes vidéos de dix-huit secondes qui soulignent son effort d’efficacité élégante. On y retrouve son nihilisme, le désespoir d’un univers implacable par son pessimisme où des insectes exploitent les humains, où l’angoisse existentielle est signifiée par des murs compressant des corps. L’univers hostile de ces séquences vidéo représente souvent un individu seul et lorsqu’il est en groupe celui-ci reste indifférent au spectacle d’une mise à mort. Les décors sont vides, les intérieurs menacent d’écraser le corps de ses habitants et derrière les murs opère toujours le vide oppressant de l’étendue infinie de la nuit. 

Mais Netzhammer n’est pas seulement vidéaste. C’est également un excellent scénographe plasticien, capable de faire exploser son univers fantastique dans l’espace d’exposition. Sa dernière exposition au Kunstmuseum de Bern, en 2010-2011, fut pour ses fans un événement. Il s’agit d’une œuvre magnifiée où les éléments plastiques convergent et où le tout devient supérieur aux parties. L’œuvre n’est pas conçue comme un agglomérat de détails (vidéo, dessins, sculptures, décors scénographiés) mais comme un seul espace où s’harmonisent les éléments de l’œuvre. L’œuvre-lieu devient un monde.

Yves Netzhammer aborde la transmédialité comme une « réalité alternée », c’est-à-dire en tant qu’alternance entre monde virtuel et monde réel. L’œuvre à réalité alternée met en scène une série d’énigmes qui peuvent se trouver sur un écran vidéo mais également dans le mobilier. C’est ainsi que, dans The Refuge for Drawbacks, des concrétions nuageuses se terminent en pieds de  chaise et que plus loin un lit est écrasé sous une énorme pierre tombale.

Le passage du virtuel au réel n’est pas anodin pour le public et l’attitude qu’il doit adopter face à l’œuvre. Devant l’écran qui projette une vidéo de Netzhammer, nous sommes invités à nous assoir et rester immobiles, dirigés par un savoir-être hérité du XVIIIème siècle. La perception de l’œuvre est essentiellement visuelle et acoustique. Toutefois, le passage du virtuel au réel, par le biais notamment de la scénarisation de l’œuvre, autorise de nouvelles entrées perceptuelles, notamment motrices. En marchant dans la scénographie « plasticienne », le système vestibulaire et le sens du mouvement sont engagés. Le corps du visiteur n’est plus une forme oubliée de l’expérience de l’œuvre mais une forme somesthésique, c’est-à-dire à la fois sensorielle et motrice, que l’artiste tente d’éveiller. Ainsi, spatialité de l’œuvre et corporéité du visiteur deviennent indissociables. C’est donc avec son corps et non plus seulement avec sa vue que le fan de Netzhammer fait du monde de l’œuvre son propre monde, et que la forme artistique perçue devient une forme incorporée.

 




Partager cet article
Repost0

commentaires